En marge de la commémoration de la Journée internationale des Femmes, Tanager au Burkina Faso a réuni ses partenaires autour d’un Café Genre le 7 mars 2022 à Ouagadougou. Les participants ont réfléchi, entre autres, sur les actions concrètes à mener pour l’autonomisation effective de la femme.  Des échanges, on retient qu’il est temps d’œuvrer à l’émancipation économique de la femme.

Comme il est de coutume depuis 1977, la communauté internationale a commémoré le 08 mars 2022 la Journée internationale des femmes sous le thème : « Égalité d’aujourd’hui pour un avenir meilleur. » Ce thème vient rappeler que les avancées en matière de la protection des droits des femmes depuis 45 ans de combat sont presque inexistantes à cause de certains stéréotypes et préjugés surannés qui ont encore la vie dure, surtout en Afrique en général et au Burkina Faso en particulier.

Pourtant, si nous voulons des pays développés, où règnent la paix et la justice sociale, l’égalité des chances entre tous les enfants qui naissent, qu’ils soient garçons ou filles, entre les femmes et les hommes, nous devons adopter l’approche genre. Pour atteindre ce noble objectif, il faut aussi penser à célébrer autrement le 8 mars. L’aspect folklorique ne doit pas prendre le dessus sur les actions de réflexion constructives.

L’ONG Tanager est dans la logique de célébrer autrement cette journée de promotion des droits des femmes en organisant une journée d’échanges sur les défis liés à l’autonomisation de la femme. « Nous avons voulu célébrer la Journée internationale des droits des femmes d’une manière particulière en nous mettant ensemble pour réfléchir sur la problématique qui nous intéresse dans l’atteinte de notre mission qui est de faciliter un développement durable. Cette journée, ce n’est pas dire des slogans, c’est aussi de réfléchir dans des approches un peur innovatrices pour une meilleure autonomisation de la femme au Burkina Faso », a expliqué le représentant de Tanager au Burkina Faso, Romain KENFACK.

Ce 7 mars 2022, elle a réuni ses partenaires autour d’un convivial Café Genre. Les échanges et discussions ont porté, entre autres, sur les leviers à actionner pour le développement et l’autonomisation de la femme. Parmi les moyens d’actions, il y a le financement qui est très important pour l’autonomisation des femmes et pour le développement inclusif de notre pays. Malheureusement, au Burkina Faso l’accès au crédit et au financement est un casse-tête pour les femmes. Les difficultés sont variées. On peut citer : le manque de garanties, les barrières culturelles, le manque de solutions financiers adaptés à leurs besoins.

« L’accès des femmes aux finances est assez critique. Au Burkina Faso, c’est une problématique qui est dans l’actualité. Quand on regarde le tissu économique, les femmes sont un peu marginalisées du fait qu’elles n’ont pas cet accès facile du fait qu’elles n’ont pas les garanties nécessaires », déplore Eléonore Marie Céline COMPAORÉ, Directrice du Groupe d’Accompagnement à l’Investissement et à l’Epargne, GRAINE SARL. 

« Nous sommes dans une société un peu inégalitaire. Le développement n’est pas inclusif. Dans le contexte Burkinabè, l’accès au financement est très compliqué », renchérit   Jean-Baptiste KOAMA, Investment Manager à Tanager.

Au cours de cet enrichissant et interactif Café Genre, Tanager et ses partenaires ont mené les réflexions sur les stratégies pour faciliter et favoriser l’accès aux crédits des femmes au Burkina Faso. « Les stratégies c’est de voir déjà quelles sont déjà les contraintes pour les femmes d’avoir des crédits. Parmi les contraintes, on a les garanties. On a aussi ce manque d’information. Donc, il faut arriver à donner l’information aux femmes, à alléger les garanties, permettre l’accès en développant des produits digitaux. Il y a aussi l’accompagnement technique sur la gestion et l’éducation financière des femmes », a suggéré Eléonore Marie Céline COMPAORÉ.

Parmi les nombreuses stratégies proposées par les participants figure la formation adéquate pour leur permettre de mieux utiliser les fonds qu’elles reçoivent et aussi les former à mieux gérer leurs activités. Une autre solution proposée est d’organiser les femmes en groupement. Ce qui permet aux membres du groupe d’accéder facilement aux financements à travers le système de garantie mutuelle. 

L’autonomisation de la femme étant un préalable à une croissance économique durable et équitable, il est temps pour le gouvernement burkinabè de créer les conditions nécessaires pour permettre à la femme de jouer pleinement sa participation à l’essor du pays. Au niveau individuel, chacun doit jouer son rôle en se débarrassant au plus vite des idées moyenâgeuses et préconçues qui tendent toujours à relayer la femme au second plan dans les prises de décision.   

Hadepté DA, Journaliste multimédias chez MEDIAPROD